Alors que l’abandon est considéré par la loi comme un acte de maltraitance, la France détient le triste record au niveau Européen des abandons. En effet, un constat est fait : la France recense 100 000 abandons par an.
Le 21.12.2020, Julien Denormandie annonce des mesures pour lutter contre l’abandon et c’est une première en France. Le ministère de l’agriculture met en place un plan d’action qui sera axé sur la sensibilisation, l’accompagnement et les sanctions. Le 21.10.2021, les parlementaires tombent d'accord sur la maltraitance animale, une belle avancée.
Léa BOULEAU d’animaux on line nous invite à découvrir ce sujet dans un article que j’ai plaisir à partager avec vous.
Article publié le 24.12.2020 - Mis à jour le 21.10.2021
Plan de lutte contre l’abandon des chiens, des chats
"Jamais un gouvernement ne s’est engagé à ce point pour lutter contre ce phénomène qui est sans doute bien plus important et qui se déroule chaque année". Ce plan de lutte proposé par le gouvernement est une première. C’est le résultat d’un travail suite au rapport remis par le député Loïc Dombreval.
Ce rapport sur le bien-être des animaux de compagnie et des équidés, demandé par le premier ministre, Édouard Philippe, est un document nourri de six mois d’auditions de plus de 250 personnes. Il présente 121 recommandations pour améliorer le bien-être animal.
Ce sont ces propositions qui ont servi de base pour établir les mesures du plan du gouvernement. Celui-ci est articulé autour de trois axes : sensibiliser, accompagner, sanctionner.
L'axe du plan de lutte : Sensibiliser
SENSIBILISER : “UN ANIMAL N’EST NI UN CONSOMMABLE, NI UN JOUET.”
UN CERTIFICAT DE SENSIBILISATION A L'ANIMAL
“Beaucoup d’abandons sont liés aux achats dits « compulsifs”, contextualise Julien Denormandie. Acquérir un chiot ou un chaton parce qu’il est mignon peut faire oublier tout ce qui incombe sur le long terme : les droits et devoirs des maîtres (éducation, soins, nourriture, confort, coût,..). Or, rappelle le ministre, “Un animal n’est ni un consommable, ni un jouet”.
Il faut donc sensibiliser pour prévenir l'acte d'abandon en faisant prendre conscience aux futurs acquéreurs de leurs responsabilités au moment de l'adoption ou de l'achat d'un chien ou d’un autre animal de compagnie. Un certificat de sensibilisation sera donc remis à chaque acquéreur, que ce soit dans les animaleries, chez les éleveurs ou dans les refuges.
Tous les devoirs vis à vis de son nouveau compagnon seront donc rappelés au futur acquéreur, qui devra signer le document pour attester de sa prise de conscience.
UN FASCICULE DE COMMUNICATION A DESTINATION DES ECOLES
L’éveil à la condition animale doit être opéré “dès le plus jeune âge”. C'est pourquoi le ministère de l’Agriculture travaille, conjointement avec le ministère de l’Éducation nationale, à la réalisation d’un fascicule de communication à destination des écoles élémentaires, A ce jour le contenu reste encore à déterminer avec les acteurs.
INTRODUCTION ETHIQUE ANIMALE dans les programmes scolaires. (Fait son apparition dans le nouveau texte présenté le 21.10.2021)
Encadrer les ventes de chiots de chiens
UNE CHARTE D'ENGAGEMENT POUR ENCADRER LES VENTES SUR INTERNET
Les lieux d'acquisition d'un animal sont tous autorisés, à l'exception des camions ambulants, afin de limiter les achats compulsifs. Si les ventes en ligne sont toujours autorisées excepté pour les particuliers qui n'ont plus ce droit au 21.10.2021, le ministre a annoncé que le site Leboncoin propose d'ores et déjà une charte d'engagement, associée à toute annonce sur sa plateforme, afin de mieux “encadrer, et non pas interdire, la vente d’animaux sur Internet”.
Cette charte a été établie en partenariat avec l’Ordre des vétérinaires afin d'informer, expliquer et responsabiliser à la fois celui qui propose à la vente des chiots et des chatons, et celui qui va faire la démarche d’acquérir”, a détaillé le président du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires, Jacques Guérin. À cette charte s’ajouterait une catégorie identifiée pour les animaux de compagnie sur le site Leboncoin, et des renseignements devront être donnés par les potentiels acquéreurs pour mettre en place un premier suivi.
Cette mesure est d'ores et déjà critiquée par les associations de protection animale, au rang desquelles la Fondation Brigitte Bardot, qui dénonce « la charte "paravent" du Bon Coin », qui n’est qu’un simple rappel à la réglementation".
Accompagner "20 Millions d'€ destinés au plan de relance"
RENFORCER LES INFRASTRUCTURES DES REFUGES
L'accompagnement voulu par ce plan vise d'abord à soutenir les refuges et associations recueillant les animaux abandonnés chaque année.
14 millions d'euros iront directement aux refuges, et en priorité aux petites associations qui ne vivent que grâce à la générosité publique. Ils leur permettront de renforcer des structures existantes et à améliorer les conditions d’accueil des animaux abandonnés. Les premiers dossiers d'appels à projets seront examinés dès le 2 janvier 2021.
4 MILLIONS POUR DÉVELOPPER L’ACCÈS À LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
4 millions d’euros (sur les 20 millions) iront à la médecine vétérinaire solidaire pour faciliter l’accès aux soins vétérinaires pour les personnes en situation de précarité. Laurent Perrin, président du Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral, a développé la mission de l’association Vétérinaires pour tous qui doit, à terme, “fédérer les actions individuelles déjà réalisées par les vétérinaires pour éviter les renoncements aux soins, en synergie avec les services sociaux”. L'association est ouverte à tous les vétérinaires qui souhaitent y adhérer, sur la base du volontariat. Sa mission “réengage la profession vétérinaire au profit du lien homme-animal”, puisque les propriétaires éligibles à ce soutien n’auraient alors qu’un tiers du prix des soins à payer. Ce système de médecine vétérinaire solidaire doit encore trouver le moyen d'assurer des ressources pérennes afin que son action ne cesse pas avec l'arrêt des subventions.
2 MILLIONS POUR METTRE EN PLACE UN OBSERVATOIRE DE LA PROTECTION ANIMALE
Enfin, 2 millions d’euros seront consacrés à la mise en place d’un observatoire de protection animale destiné à “éclairer les politiques publiques”, qui ne se basent aujourd’hui que sur des estimations, déplore Julien Denormandie. Et à Loïc Dombreval de confirmer : “Le nombre d’abandons réel doit relever au moins du double, voire peut-être du triple des 100 000 officiellement affichés.”
Le dernier volet de ce plan : Sanctionner
"LES SANCTIONS DOIVENT ÊTRE SUFFISAMMENT DISSUASIVES POUR CRÉER UN ÉLECTROCHOC DANS L’OPINION PUBLIQUE."
- Renforcer les peines de prison et d'amende pour les personnes coupables de maltraitance animale. Le nouveau texte s'il est adopté augmente les peines de 2 ans à 3 ans et de 30 000 euros d'amende à 45 000€. Si mort de l'animal : La peine de prison passe à 5 ans et l'amende à 75 000€. (Mise à jour le 21.10.2021 / Animaux on line, Peuple animal et Wamiz).
- Sanctionner des infractions qui, jusqu'à aujourd'hui, ne l'étaient pas. C'est le cas du défaut d'identification des chats qui est obligatoire au même titre que pour le chien. A ce jour, aucun contrôle n'est assuré et aucune verbalisation n’est prévue en cas d'infraction. En conséquence, le ministre assure que ce contrôle sera assuré par les polices municipales ou garde champêtre. En effet, il ne souhaite pas que les vétérinaires aient la charge de cette surveillance. Cela reviendrait à briser la relation de confiance entre vétérinaire et propriétaire. L'amende en cas de défaut d'identification sera renforcée. La contravention pour animal non identifié passera d’une classe 4 à une classe 5 ; soit 1500€ pouvant aller jusqu’à 3000€ en cas de récidive.
Selon un rapport de CNEWS publié le 14.06.2021, Loïc DOMBREVAL rapporte que les refuges enregistrent un nombre alarmant d'abandons des chiens et des chats depuis plusieurs semaines. Jamais il n'y a eu autant d'abandon durant un mois de Juin. Toujours selon Loïc DOMBREVAL, élu et vétérinaire professionnel, les personnes en télétravail ont adopté un chien pour leur tenir compagnie. De retour au bureau, elles ont pris conscience que le chien qu'elles ont adopté ne peut pas rester seul toute la journée.
Le parlementaire estime que beaucoup des adoptants ont manqué d'information lors de l'achat ou l'adoption de leur chien. Il avance également que beaucoup de personnes ont pris un chien pour pouvoir sortir après le couvre-feu sous prétexte de le promener. Une fois les restrictions levées, les chiens perdent toute leur utilité et se retrouvent abandonnés.
La loi contre la maltraitance prévoit des sanctions pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et 45 000€ d'amende.
Vous faites partie de ceux qui ont décidé de lutter en adoptant un chien abandonné. Voici deux articles pouvant vous intéresser : Adopter un chien à la SPA ou dans un refuge - Conseils pour son accueil, son éducation et son comportement
Le 30.01.2021, certaines mesures sont adoptées, vous souhaitez savoir lesquelles ? Votre éducateur canin vous informe dans cet article.
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